خبر وطني Tunisie : le ministre de l'éducation démissionne

La fracture au sein de la coalition au pouvoir en Tunisie, entre partisans et opposants au parti islamiste Ennahda, atteint un nouveau stade, mercredi 31 juillet, par la déclaration de démission du ministre de l'Education, Salem Labyedh.



En réalité, cette démission n'est pas une surprise, dans la mesure où l'homme, qui est un laïc de gauche, avait fait part de sa volonté de quitter le gouvernement après l'assassinat d'un opposant de gauche, Mohamed Brahmi, la semaine dernière. L'opposition laïque continue d'imputer ce crime à Ennahda et réclame la démission du premier ministre, Ali Layaredh, issu du parti islamiste, pour la constitution d'un cabinet d'union nationale.



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A l'issue d'une réunion de crise lundi 29 juillet, le gouvernement tunisien a proposé d'organiser de nouvelles élections législatives le 17 décembre dans le pays pour sortir le pays d'une crise politique chronique.



ENNAHDA REFUSE LA TENUE DE NOUVELLES ÉLECTIONS



L'opposition se confronte au refus, pour l'instant, du premier ministre tunisien d'envisager toute démission du gouvernement.



"Ce gouvernement continuera d'assumer ses fonctions, nous ne nous accrochons pas au pouvoir, mais nous avons un devoir et une responsabilité que nous assumerons jusqu'au bout", a-t-il déclaré dans un discours très combatif à la télévision nationale en début de semaine.



"Nous pensons que l'Assemblée nationale constituante [ANC] achèvera le code électoral le 23 octobre prochain", a-t-il affirmé, estimant que 80 % du travail en vue de l'adoption de la Constitution avait déjà été effectué.



AFFRONTEMENTS À RÉPÉTITION



En début de semaine, la Tunisie a connu de nouveaux affrontements entre partisans et opposants au gouvernement. A Sidi Bouzid, ville dont était originaire Mohamed Brahmi, la police a utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser des manifestants qui scandaient des slogans hostiles à Ennahda, parti islamiste au pouvoir.



Dimanche 28 juillet , plus de 10 000 personnes avaient manifesté en camps séparés, pour et contre le gouvernement, lors d'un sit-in nocturne devant le siège de l'ANC. Entre 4 000 et 5 000 manifestants, dont plusieurs députés et dirigeants de l'opposition laïque, s'étaient rassemblés peu avant la rupture du jeûne de ramadan pour exiger la démission du gouvernement et la dissolution de la Constituante, tous deux dominés par Ennahda.



Le Monde (31/07/2013)




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